Effets des bols chantants Peter Hess
Les 2 effets les plus évidents des bols sont:
- un effet sonore perçu par le canal auditif
- un effet vibro-tactile lorsque le bol est en contact avec le corps, par le canal du toucher.
Les vibrations subtiles des bols produisent d’autres effets qui sont plus difficiles à mettre en évidence; je pense par exemple au déplacement du bol dans l’aura d’un patient qui entraînent parfois des mouvements involontaires du corps ou d’intenses remontées et libérations émotionnelles.
Intéressons-nous à l’effet purement sonore. Le son produit par la frappe d’un bol chantant, et nommément d’un bol chantant Peter Hess (qui répond à un cahier des charges spécifique pour l’usage thérapeutique) a des caractéristiques particulières. On ressent le son comme une pulsation qui se déplace en rotation autour du bol.
Un enregistrement sonore stéréo standard ne permet pas de reproduire l’impression de circularité du son. En revanche on peut percevoir une forme pulsation à l’écoute au casque. Par exemple ci dessous l’enregistrement d’un bol bassin converti au format mp3 320Kbit/s:
Au format WAV 24bits 96Khz ici. Micro stéréo 90° Zoom H6 positionné à 10 cm au dessus du bol.
Les ondes cérébrales
Les ondes cérébrales mesurables avec un EEG correspondent à différents états physiques et psychiques.
- alpha (8 à 13 Hz): état de relaxation léger, de calme, à des sensations de bien-être. État entre veille et sommeil avec parfois des perceptions d’images intérieures.
- bêta (13 à30 Hz): état de veille alerte, activité, pensée, concentration.
- thêta (4 à 8 Hz): créativité, intuitions, méditation profonde, rêves,
- delta (0.5 à 4 Hz): on les observe normalement durant le sommeil profond ou lors de perte de conscience. Les états de transe profonde peuvent aussi produire ce type d’ondes. Sensation intense de paix.
- gamma (32 à 100 Hz): apprentissage, perceptions avancées, résolutions de problèmes, activité cognitive élaborée. intégration des informations, corps calleux impliqué.
Carl Calleman fait un rapprochement entre les fréquences des ondes cérébrales et les fréquences de résonance de la croute terrestre. Ce n’est pas sans rappeler la résonance de Schumann (7.83 Hz qui correspond à la frontière entre les rythmes thêta et alpha), résonance fondamentale dans la cavité formée par la surface de la Terre et l’ionosphère et cela donne une occasion de s’interroger au sujet de notre relation avec la Terre :
Couche terrestre | Rayon | Fréquence | Ondes cérébrales |
Magnétopause | 60 000 km | 0.8 Hz | delta |
Ceinture extérieure de Van Allen | 25 000 km | 2 Hz | delta |
Ceinture intérieure de Van Allen | 12 000 km | 4 Hz | Limite delta-thêta |
Écorce terrestre | 6370 km | 7.5 Hz | limite thêta-alpha |
Noyau intérieur | 3500 km | 13.5 Hz | limite alpha-bêta |
Noyau extérieur | 1200 km | 40 Hz | Gamma |
Induire un changement d’ondes cérébrales : les battements binauraux
Les battements binauraux ou binaural beats en anglais sont un artéfact auditif, c’est-à-dire un son apparent dont la perception apparaît dans le cerveau en raison d’un stimulus physique spécifique. Cet effet a été découvert en 1839 par Heinrich Wilhelm Dove. A notre époque où les casques d’écoute sont très répandus, le principe est simple à mettre en œuvre : si par exemple on écoute dans l’oreille droite une fréquence de 220Hz et dans l’oreille gauche une fréquence sensiblement différente, mettons 223Hz, un battement rythmique est ressenti et sa fréquence est égale à la valeur absolue de la différence des fréquences soumises aux oreilles droite et gauche. Dans cette exemple cette fréquence (220Hz) est appelée la porteuse, et la différence des 2 fréquences droite/gauche est la fréquence du battement (binaural beat), 220-223=3 Hz.
Pour être efficace, la fréquence de la porteuse ne doit pas dépasser 1000 à 1500 Hz (à mettre en relation avec les travaux expérimentaux de Marie-Laure Aucher sur la psychophonie où 1000 Hz correspond à la fréquence de résonance au niveau du crâne), et celle du battement doit être comprise dans la gamme des fréquence cérébrales.
Ce qui est intéressant c’est qu’une écoute prolongée de ce battement tend à entraîner les hémisphères cérébraux à se synchroniser sur la même fréquence. Les recherches de l’institut Monroe ont montré ce phénomène de « brain entrainment » par EGG. L’institut Monroe a été l’un des premier à publier des cassettes puis des CDs (catalogue Hemi-Sync) mélangeant musique et battements binauraux pour induire une altération des états de conscience (relaxation, etc.). On sait depuis que des impulsions lumineuses peuvent conduire à des effets similaires.
Certains musiciens ont cherché à composer de la musique induisant de battements binauraux par l’usage de certains intervalles. Voir le tableau ci dessous tiré des travaux de Diane Kistner. Ce tableau est aussi d’un intérêt particulier pour l’analyse des sons des bols chantants.
Battements binauraux produits par les bols Peter Hess
A partir des enregistrements que j’ai réalisés de différents bols Peter Hess (bol bassin, bol cœur, bol universel, et bols assam), j’ai réalisé différentes mesures avec avec des logiciels d’analyses. Ces analyses reposent sur le calcul d’une transformée de Fourier (FFT) qui permet d’estimer à un instant donné de l’enregistrement sonore (fragment d’une courte durée) la quantité d’énergie sur une intervalle de fréquence. On obtient donc une distribution de l’énergie sur le spectre des fréquences mesurées, appelée spectrogramme sonore.
Le premier outil est Bavsa, il permet de détecter dans le spectrogramme d’un enregistrement les battements binauraux et de les représenter graphiquement. Avec la souris on peut ensuite lire sur le graphique la fréquence porteuse, la fréquence du battement binaural (équivalent à l’onde cérébrale que l’on cherche à transmettre au cerveau) et son intensité.
Sur le graphique ci dessous les pics indiquent la présence de battements binauraux. L’image correspond à l’énergie accumulée à la 8ième seconde des 3 secondes précédentes. En parcourant enregistrement, l’intensité de ces pics décroit naturellement avec l’intensité du son. L’échelle horizontal en rouge indique la fréquence de la porteuse. Ce bol bassin testé produit 3 battements binauraux distincts et simultanés, avec des porteuses d’approximativement 70Hz, 210Hz et 430Hz. L’échelle verticale de couleur verte indique la fréquence du battement. Le premier battement se situe aux alentours de 3 Hz, le second vers 5 Hz. Le troisième est un cluster de petits battements. Le logiciel calcule la différence d’énergie entre le canal droit et le canal gauche et estime la fréquence et l’intensité du battement. Selon que l’on se place par convention à droite ou à gauche, la fréquence et positive ou négative.
Le second outil est Sonic Visualiser de l’université Queen Mary de Londres. Il permet grâce à de nombreux plugins de réaliser des analyses variées et des visualisations en 2 dimensions des données qui ont été extraites du signal sonore.
Le spectrogramme ci-dessous permet de visualiser la répartition de l’énergie sur le spectre sonore. On voit qu’au début, le gros de l’énergie est situé en 187 Hz et 600Hz et semble saturer toutes les fréquences intermédiaires. Cela décroit graduellement; au milieu de l’enregistrement l’énergie est répartie approximativement entre 187 Hz et 375 Hz.
Transcription des notes
Sonic Visualiser en conjonction avec le plugin Vamp : Silver note transcription permet d’afficher les notes de l’échelle tempérée retrouvées dans le flux sonore. On observe dans le graphique ce dessous:
- un La et le La# adjacent qui sont identifiés tout le long de l’enregistrement
- Un ré# et un mi (plus faible) qui sont identifiés tout le long de l’enregistrement
Les notes de fréquences basse jouées de manière contiguës produisent un battement binaural (tableau de Diane Kistner cité plus haut); le graphique suivant montre l’énergie répartie sur le spectre des fréquences pour chacun des canaux droit et gauche. On distingue nettement l’effet de battement binaural montré par la dissymétrie des canaux droit et gauche. La fréquence fondamentale se situe aux alentours de 70 Hz. Un second signal se situe vers 210 Hz et une troisième signal ténu aux alentours de 430 Hz.
Les bols étant de fabrication artisanale, chaque bol de même modèle aura des caractéristiques sensiblement différentes.
Les (progressions) d’accords
Sonic Visualiser en conjonction avec le plugin Vamp : Chordino permet d’estimer les accords dans un enregistrement sonore.
Entre la naissance du son (la frappe du bol) et sa lente extinction (1 minute et 15 secondes), le son varie selon les surfaces changeantes du bol qui vibre decrescendo. Sur le bol bassin testé, cette progression de 3 accords a pu être observée:
- EbDim (Mi bémol- Sol bémol- La)
- EbMaj7 (Mi bémol – Sol – Si bémol – Ré)
- EbDim
- Ebm6 (Mi bémol – Sol bémol – Si bémol – Do)
Chaque bol étant de fabrication artisanale, il est unique et a sa propre signature, les accords seront de toute évidence différents selon le bol. On peut faire l’hypothèse que l’accord principal du bol lui confère une résonance sur un certain registre émotionnel, à l’instar des tonalités utilisées en composition musicale.
Conclusion
La nature artisanale d’un bol chantant en fait un outil unique, même au sein de la gamme Peter Hess dont les bols sont calibrés et destinés à un usage thérapeutique : par exemple deux bols bassins peuvent se ressembler mais ont une signature différente. Outre sa fréquence fondamentale et ses harmoniques, le bol est caractérisé par ses battements binauraux (définis par la porteuse, la fréquence et l’intensité) ainsi que les progressions d’accords qui s’expriment au fil de la vie du son du bol.
L’expérimentation et les mesures réalisées sur différents types de bols Peter Hess permet d’expliquer leur effet d’altération de l’état de conscience que tous les patients ressentent, par au moins un canal, le canal auditif : les bols chantants génèrent des battements binauraux, lorsqu’ils sont placés sur l’axe du corps à équidistance des deux oreilles. J’ai pu le vérifier sur tous les bols à ma disposition. Les autres effets, tactiles et énergétiques viennent renforcer l’efficacité de ces bols chantants dans la lutte contre le stress, la régénération de l’organisme, et la reconnexion à soi. Les effets tactiles via l’intéroception et la viscéroception sont développés dans l’article du Dr Uwe H. Ross, « Aspects neuro-psycho-biologiques de la relaxation ».
Autres explorations de l’effet des bols
L’effet vibro-tactile
Il fait l’objet d’une étude au CHU de Clermont-Ferrand. Il s’agit d’étudier l’effet au niveau cellulaire et neuronal, libération de neurotransmetteurs, etc.
L’effet de résonance sympathique
Si l’on place deux horloges sur un mur l’une à côté de l’autre, leurs mouvements vont se synchroniser en étant en opposition de phase (le balancier de l’une est à gauche quand l’autre est à droite). Ce phénomène, découvert en 1665 par le physicien Christiaan Huygens, vient d’être expliqué et serait dû aux impulsions sonores des deux horloges qui se transmettraient de l’une à l’autre ce qui synchroniserait au fur et à mesure les mécanismes. Voir l’article dans Nature : Huygens synchronization of two clocks.
Ce phénomène de résonance sympathique pourrait aussi expliquer l’action sonore des bols directement sur le corps, sans passer par le cerveau. On ressent d’ailleurs physiquement l’action du son sur le corps, lors d’un bain de gong ou d’un massage sonore.
Les travaux de Marie-Laure Aucher (psychophonie) montrent des correspondances, des résonances entre certaines notes et certaines parties du corps. La vidéo ci dessous est une visualisation inspirée de ses travaux. Il s’agit d’un outil que j’ai développé et qui permet de montrer sur le corps humain les fréquences absorbées par le signal sonore. Cette approche est toutefois basée sur un découpage « tempéré » du corps humain or bols et gongs artisanaux ne sont pas des instruments tempérés, ils agissent sur le corps comme un continuum.
Action des bols chantants sur les centres énergétiques, ondes cérébrales et centres énergétiques
Ce que l’on ressent empiriquement est que les bols agissent comme des régulateurs énergétiques. Dans ce domaine, il est encore difficile de faire des mesures, encore qu’une caméra GDV Biowell pourrait se révéler utile. Si les bols ont une action sur le plan énergétique, ils agissent alors aussi en amont du plan physique.
Roberto Zamperini est un chercheur italien qui a travaillé sur la cartographie et le fonctionnement des centres énergétiques. Deux de ses ouvrages, « Anatomie subtile » et « Physiologie subtile » (éditions Trajectoire), sont une mine d’expériences à réaliser et d’informations qui permettent d’aller plus loin dans la compréhension des relations entre l’environnement (physique, psychique, sonore, …, vibratoire), les états de conscience et nos centres énergétiques encore appelés chakras.
Pour aller plus loin :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5871151/
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1550830723001660
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